Deux textes

Roland LE CLANCHE-DESPREZ

Alors que certains artistes sont en recherche pour parler d’un monde en désordre, tel qu’il
est ou tel qu’il s’annonce, Roland Leclanche-Desprez peint des paysages imprécis,
imaginaires et silencieux, enveloppés de mystère et de brumes.
Huile ou acrylique, matières et transparences figées par des glacis parfaits, il révèle une
vision efficace et tranquille d’univers intimes. Rendez-vous harmonieux des courbes et des
couleurs, langues de terre mordorées ou nature verdoyante, collines, cascades, chemins
pierreux et ciels déployés, déserts et terres déshabitées teintées de mélancolie sans
tristesse. Sensations et moments d’un vécu éloigné ou traduction rêvée d’horizons, de récits,
de fictions ; portes ouvertes sur l’inconscient ou souvenirs de parcours inédits de ce qui n’a
pas été.
On pourrait croire que tout n’est que paysage et pourtant, justement, tout est dans l’air,
dans l’insistance des ces paysages écrits par l’artiste mais réinterprétés, réinventés par le
regardeur comme autant d’atmosphères et de climats apaisés.

Hélène Poisot
Sept.2012

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La peinture de Roland Le Clanche-Desprez a ceci de particulier : elle s’impose à la fois comme un art de citation, celui des peintres de paysages du XIX^e siècle, et comme une peinture avant-gardiste. Une écriture nouvelle du paysage laissé là par le peintre comme si l’artiste s’abandonnait soudain de tout son être à la beauté de la Création.

L’artiste nous plonge dans ces paysages tantôt rocailleux, tantôt touffus d’une luxuriante végétation. Conduits, subjugués, dépassés, enivrés par ces points de vue vertigineux, par ces lumières parfois psychédéliques qui éloignent le sujet au plus loin de la représentation, nous voulons poursuivre le chemin qui serpente, au creux d’une vallée, dans le lit d’un ruisseau, jusqu’à l’orée d’une forêt, là où luit la lumière, là où la quête de l’homme enfin trouvera la réponse inespérée, l’éternelle vision d’un monde sans fin.

Hors cadre, hors temps, hors champ, Roland Le Clanche-Desprez est un peintre figuratif et un parfait coloriste, poète et conteur d’une nature revisitée, réinventée, recadrée comme dans le focus d’un grand angle, d’une nature instinctivement perchée sur les frondaisons des plus hautes cimes de l’imaginaire.

Extrait d'un texte de Yanou Josse du 25 septembre 2012