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Roland Le Clanche-Desprez
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2 novembre 2007

PAYSAGES SUBTILS Roland Le Clanche-Desprez est un

 

PAYSAGES SUBTILS

 

 

Roland Le Clanche-Desprez est un paysagiste élémentaire, un peu alchimiste : il prend de l’air, de l’eau, ou bien du feu, de la terre, les mêle selon diverses combinaisons, et laisse opérer de subtiles métamorphoses.

 

Il laisse les matières s’évaporer, se dissoudre, se calciner, ou caraméliser ...

 

Parfois la peinture saigne : c’est alors le paysage intérieur d’une blessure mentale. Humeur noire du goudron (la mélancolie ?) mêlée au sang, - mais soulevée par un souffle d’air, de la neige vole, poudreuse, allège l’espace, aère la souffrance.

 

Parfois la blessure semble se refermer - cicatrise : quelques traces de sang restent, l’humeur noire se résorbe, la neige fond. Le ciel s’emplit d’une aurore boréale.

 

Un autre paysage est comme un champ volcanique dont la matière noire calcinée ferait fondre la neige … Pourtant sous la couche blanchâtre, on devine des braises roses…

 

Tel autre, sous la fraîcheur azurée du ciel, est devenu mélange de chocolat noir et de crème fouettée, l’onctueux de la crème adoucissant le corsé du chocolat.

 

Le peintre aime la mer, ses plages de sable fin, ou ses côtes rocheuses : rocs noirs poreux qu’oxygènent les remous de l’eau, la limpidité des courants, l’écumeuse ébullition du flux et du reflux. Et son art transmute les éléments, devenus peinture subtile.

 

Certains empâtements de matière, - terre brûlée, bruns, noirs, et blancs, - contrastent avec la douceur homogène de ce qui semble être du sable … Et là, fouettée par le reflux, mousse et rejaillit l’écume blanchissante des vagues.

 

Le noir est une couleur, comme l’ont montré Vélasquez et Manet. Surtout quand le rehausse la couleur blanche, plumes de cygne duveteuses tombées sur du goudron.

Mais le gris du crépuscule est si doux, teinté de roses éteints.

 

Parfois le minéral apparaît dans toute sa dureté, comme cette montagne de basalte sculpté se découpant sur la brume dans laquelle on discerne plus loin la fine silhouette d’une plus grande montagne, noyée dans la vaporeuse blancheur.

 

Cet alchimiste obtient des bleu clair très lumineux, comme l’azur du ciel quand il a neigé sur des montagnes. Ces bleu turquoise semblent émerger du givre, qui laisse entrevoir des roses d’aurore, des bleus nocturnes.

 

Parfois la dramatisation de la lumière (qui rappelle certains paysages à l’encre de Victor Hugo) découpe la profondeur de l’espace en plans seulement silhouettés, compose un lieu onirique accidenté, impénétrable, et mystérieux.

 

Il opère aussi une coupe dans le sol, avec au-dessus une mince bande de ciel bleu. Cette coupe présente la pulpe de la terre, où l’on discerne comme des cavités rougies par des traces de sang, ou bien encore un mystérieux dessin, contour clair évoquant quelque figure préhistorique, - ou quelque fantaisie géologique d’ordinaire profondément enfouie …

 

Comme les empreintes particulières qui marquent une sensibilité profonde.

 

Roland Le Clanche-Desprez exalte les quatre éléments.

 

 Jean-Marie Gérard

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Commentaires
N
.... que de prendre un peu l'air virtuellement avec toi.
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Roland Le Clanche-Desprez
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